Diapason

LUD1WIG VAN BEETHOVEN

1770-1827

Concertos pour piano No5 4 et 5.

Reed Tetzloff (piano), Orchestre philarmonique de Prague, Pawel Kapula.

Remarqué au Concours Tchaïkovski 2015, Reed Tetzloff séduit dans le Concerto no 4 de Beethoven par une sonorité limpide, une profondeur sans affectation, une maîtrise digitale jamais ostentatoire. Loin de tout pathos, le pianiste américain de trente-deux ans exalte le caractére apaisant de I’Andante con moto, le Philarmonique de Prague lui offrant une réplique sensible. La fine inventivité du soliste fait merveille dans quelques ajouts maison – que ses collégues sont rares à oser. Ces et toujours à propos rendent au Rondo final, trés réussie, son espiéglerie incisive.

Dans le Concerto no 5, l’allant et la vailance de l’orchestre épousent harmonieusement lel geste noble, parfois fulfurant, de Tetzloff. Plus parcimonieuses encore que précédemment, quelques spirituelles guirlandes de notes embellissent une lecture au naturel remarquable.

Dans des tempos un peu plus sages, Jonathan Biss et David Afkham, prêtent à «L’Empereur » un caractére quasi chambriste. Moins tournée vers l’affrontement et le drame, sobre mais non dénuée de relief expressif, leur interprétation (captée en concert) posséde une conhésion que ni Hough/Lintu (Hyperion) ni Zhang/Stutzmann (Bis), pour s’en tenir à deux versions récentes n’avaient su trouver.

Commandé par Biss au compositeur australian Brett Dean (né en 1961), le concerto pour piano A Winter’s Journey cite de manière plus ou moins cryptée le 5e de Beethoven. A défault d’être marquante, cette partition au brio indéniable vaut le détour our les jeux de timbres de son volet médian (Difficult Decision. Must it be ?) et un finale (Applause, friends, the comedy is over) en forme de mouvement perpétuel, étonnant et bref numéro de charme.

Bertrand Boissard.